I take a piece of chalk and I write on the blackboard

Qui se souvient de ce sketch de Jacques Baudoin et du duo qu'il formait avec Micheline Dax ? C'était l'époque de la Piste aux Etoiles, et du clown Grock, de la Boîte à Sel et de Cing colonnes à la Une. Je me souviens de Jean Amadou, (ce chansonnier apparaissait, il n'y a pas longtemps encore, dans l'émission "la Revue de Presse", Paris Première). Je regardais cette émission, même si je ne comprenais pas tout mais je retenais bien. Par exemple cette plaisanterie en pleine guerre d'Algérie : Debré Jouhaut au con et De Gaulle Salan merde. jeu de mot dont on trouve la source dans un "quarteron de généraux"...

Bref, en relisant Jules Renard, "Histoires Naturelles" je tombe sur cette phrase qui développe chez moi une sorte de syndrome proustien.
Enfant, je n’ai pas eu de madeleine trempé dans le thé, seulement de « petits beurres », dilués dans le café au lait, le soir à la place de la soupe et c’était merveilleux. J’ai retrouvé un de ces « petits beurres » en feuilletant « Histoires naturelles » de Jules Renard. Je tombe sur le chapitre, « La Poule » : Pattes jointes, elle saute du poulailler, dès qu’on lui ouvre la porte… Je me retrouve alors plus de cinquante en arrière. Je revois l’endroit où j’étais assis dans la classe pendant cette dictée. Je revois le maître d’école se précipiter vers le tableau, la craie en avant et nous mettant en garde «je ne veux pas voir ça sur vos copies». Pendant qu’il parlait, il écrivait sur la surface noire «des cons leur ouvraient la porte». En soulignant « des cons », il casse la craie en deux. Je me souviens de cet instant avec une telle précision que je pourrais encore aujourd’hui dresser un portrait-robot de l’instituteur et déterminer la longueur du morceau de calcaire avant et après.

I take a piece of chalk and I write on the blackboard
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